Beat Richner fait la une de la presse depuis son refus d’un cadeau de 91000 $, bénéfice de la vente aux enchères d’une photo de Carla Bruni nue. Le pédiatre suisse installé au Cambodge s’était vu offrir cette somme par le collectionneur Gert Elfering, après la vente aux enchères jeudi à New York d’une photo prise en 1993 de l’actuelle Mme Bruni-Sarkozy par le photographe suisse Michel Comte.
Beat Richner est un pédiatre suisse installé au Cambodge, où il a construit 4 hôpitaux depuis 1991. Il explique son refus dans une interview du journal Le Matin :
Mon refus n’est pas une critique de cette photo, ni de son modèle. Je refuse en revanche que notre institution soit mêlée à l’utilisation médiatique de la nudité de Mme Bruni. L’idée de ce don est un moyen d’assurer la publicité de cette vente aux enchères – et le renom du photographe. C’est une manière de se servir de nous. Beaucoup de nos donateurs restent anonymes. Ce n’était pas le cas ici. Les personnes qui travaillent avec moi approuvent toutes mon refus. L’utilisation de la nudité n’est pas comprise ici comme elle l’est en Occident.
Beat Richner a un souhait : recevoir 250 millions de $ de dons, pour assurer le fonctionnement de ses hôpitaux au Cambodge. Il dit aussi avoir contacté le World Economic Forum, mais n’a jamais reçu de réponse. L’industrie pharmaceutique suisse ne lui accorde qu’un rabais substantiel sur les médicaments, mais il les trouve meilleur marché en Thaïlande.
Parce que Beat Richner a une obsession : offrir aux enfants malades du Cambodge les mêmes traitements que reçoivent les enfants des pays riches, notamment en refusant d’utiliser des médicaments pour pauvres, comme le Chloramphenicol, interdit dans les pays riches en raison de sa toxicité, mais conseillé et utilisé par l’OMS dans les pays pauvres.
Comment aider la fondation Khanta Bopha ?
Il y a plusieurs manières d’aider Beat Richner à poursuivre son action en faveur des enfants cambodgiens.
Si vous êtes en Suisse, vous pouvez assister aux concerts et récolte de fonds que donne Dr Beat Richner, plusieurs fois par an. Dr Beat Richner devient alors Beatocello et utilise son violoncelle pour faire passer son message et récolter des fonds.
Si vous passez aux Cambodge, à Siem Reap pour visiter les temples d’Angkor, faites une visite à l’hôpital Jayavarman VII – Children Hospitall Kantha Bopha III, pour donner votre sang. La fièvre hémorragique dengue fait des milliers de victimes chaque année, et nécessite des transfusions sanguines. Les hôpitaux manquent de sang, donnez le vôtre! C’est sans risque et tout à fait comparable à une banque de sang des hôpitaux suisses. Vous recevrez un joli T-shirt, des auto-collants,que vous pourrez redistribuer et contribuer à faire connaître cette action. Si vous ne pouvez pas donner votre sang, assistez au concert que Beatocello donne chaque samedi à 19h30, dans l’auditorium de l’hôpital.
Enfin, tout le monde peut faire un don. à la fondation Kantha Bopa. Le fonctionnement des hôpitaux coûtent 25 millions par an.
Mise à jour 10 mai 2008
Dans une Interview sur la RTS le 8 mai, à l’occasion d’une conférence – concert donné à la Chaux-de-Fonds, Beat Richner déclarait que depuis son refus, il a reçu 300’000 $ de dons, directement liés à cette décision.
Mise à jour 28 mars 2017
Hélas, une bien mauvaise nouvelle tombe ce jour: Dr Beat Richner doit quitter la direction de ses hôpitaux en raison d’une maladie grave et doit renoncer à toute manifestation publique. Il est remplacé par Dr Peter Studer, vice-président de la fondation. Un plan de financement à long terme doit être trouvé.
Pour en savoir plus
- Fondation Kantha Bopha Children’s Hospital
- Site Beat Richner
- Catégories Cambodge/Santé de l’annuaire Dmoz – Open Directory
- Photos du Kantha Bopha Children Hospital sur Flickr, été 2006
- Médecin au violoncelle : « Le seul espoir d’être soigné pour des milliers d’enfants cambodgiens » – Beat Richner, Editions Pierre Marcel Favre, 2004
Bonsoir, je rentre tout juste du concert de cet homme qui donne toute son énergie à la cause qu’il défend, il émane de ce grand Monsieur une immense sagesse, une énergie extraordinaire et une générosité contagieuse.
J’adhère sans hésitation aucune à sa cause et à ses convictions.
Si je donne , je n’ai pas à le crier sur les toits et si je reçois, je n’ai pas à me compromettre ni à m’afficher. Cet homme est un pur et je vous conseille vivement de vous rendre à son concert du samedi soir à 7heures. C’est beau les gens qui croient et qui partagent leur croyance dans le don.
inoubliable, grande leçon d’humanité et d’humilité.
Merci pour votre message!
En l’occurence, les enfants Cambodgiens dont s’occupe Beat Richner et son équipe ont besoin de soins. L’argent récolté sert à leur fournir les médicaments et les soins dont ils ont besoin. Beat Richner dit que les sommes qu’il a reçues depuis son refus sont supérieures au cadeau refusé. C’est ce qui compte ;-)
Au risque de passer pour un extrêmiste rigide, il ne me semble pas que ce dont ont besoin les petits cambodgiens soit de l’argent mais ce que l’on peut faire avec… Et je pense qu’ils ont davantage besoin d’amour que d’argent. Si c’était le cas, auraient-ils besoin d’argent ?
Pas convaincu du tout, les petits cambodgiens ont surtout besoin d’argent.
Beat Richner était hier soir à La Chaux-de-Fonds pour un concert / conférence. Il a dit avoir reçu 300’000 $ de dons, avec la mention « Suite à votre refus du don de 91’000 $. Il s’est dit prêt à aller aider les Birmans, avec les médecins Cambodgiens qu’il a formé.
Il a réaffirmé son indignation face à l’attitude de l’UNICEF et de l’OMS qui ne voudraient soigner les populations qu’en fonction de ce qu’elles peuvent payer et rappelé qu’au Cambodge, la somme que les gens pourraient payer est proche de zéro.
Beat Richner s’exprimait dans une interview à la TSR, je mettrai le lien dès qu’il sera disponible.
Je trouve personnellement courageux et salutaire un tel refus. Ce Monsieur Richner a le sens du don et ici il ne s’agissait pas d’un don (je donne sans échange, donc pas besoin de savoir qui donne) mais d’un échange avec un écueil majeur : celui que le destinataire de l’argent n’en comprenne pas l’enjeu. Que le destinataire de l’argent ne saisisse pas ce que lui donnait en échange (une caution morale, une image, …) aurait donc presque été du vol ou de l’escroquerie puisqu’il aurait pensé à un don. Accepter l’échange aurait été synonyme de cautionnement de la démarche, et ce monsieur est vraiment courageux de ne pas avoir fermé les yeux et d’avoir mis en harmonie paroles et actes (discours et actions), ce qui manque souvent…
Je trouve les arguments de Richner très bien présentés, mais je me pose quand même la question s’il manque réellement d’argent. Et de l’autre côté, j’essaie juste de mettre un instant à la place d’une mère ou d’un père d’un de ces enfants; et bien, je ne penserais pas une seule seconde à l’impact négatif de l’image des hôpitaux de Richner, j’agirais certainement égoïstement, mais j’accepterais cet argent s’il devait sauver mon enfant.
Je trouve au contraire que Beat Richner est un sage ;-)
Tout argent n’est pas bon à prendre, même pour des humanitaires. Le don aurait été anonyme, fait sans aucune publicité associée, il en aurait peut-être été autrement. S’il avait accepté, nul doute que la photo de C.B aurait été étalée dans tous les médias au Cambodge, associée à Beat Richner, comme on peut d’ailleurs le voir sur l’article du Matin, par ailleurs excellent.
J’avoue que les motifs invoqués pour refuser un don ne me paraissent pas des plus convaincants, c’est le moins qu’on puisse dire. Le célèbre violoncelliste humaniste se met bien ne scène lui-même pour ses récoltes de fonds. Bref, ça me laisse perplexe et me fais me demander si dans l’engagement de Rochter il n’y pas pas une sorte de mysticisme étrange et d’absolutisme un peu sectaire.
un type bien ce docteur Richner !
( pour suivre l’actualité du Cambodge, le site : http://www.netvibes.com/cambodia )