Il m’arrive souvent de traverser à pieds le joli parc des Cropettes. Je ne suis pas la seule à marcher dans ce « paradis au cœur des Grottes »: des populations diverses et variées se frôlent, se croisent mais ne se rencontrent guère.
Dernièrement, j’ai croisé un groupe de touristes chinois marchant au pas de charge derrière un guide qui leur racontait je ne sais quoi. Ils avaient l’air très pressés, ils ne se sont pas arrêtés pour prendre des photos ni admirer le paysage!
Ils n’ont donc pas pu observer la population d’une autre allée: des hommes de couleur, jeunes, l’air désœuvré, attendant j’imagine un hypothétique permis de séjour et le droit de travailler. Ils sont là tous les jours, assis sur les bancs ou couchés dans l’herbe. Parfois, ils ont un ordinateur qu’ils consultent à plusieurs. Ne semblent pas intéressés par les touristes chinois!
De l’autre côté de l’allée, tous les après-midi, se retrouvent des joueurs de pétanque, d’un peu tous les âges, parlant français avec un accent genevois. Clopes et bières à la main, ils jouent, sans se soucier ni des touristes chinois, ni des requérants désœuvrés.
Dans le préau tout proche, jouent les enfants de l’école des Cropettes, protégés par une barrière. Ils jouent comme tous les enfants du monde, sans un regard ni aux touristes chinois, ni aux requérants d’asile, ni aux joueurs de pétanque. Des mondes se côtoient sans heurts et sans bruit, à Genève par une belle journée d’automne.