C’était la soirée « film surprise » hier soir à l’Open Air Orange Cinema à Genève. Aucune info n’était arrivée jusqu’à moi avant le début du film, quand les premières images sont apparues sur l’immense écran, j’étais ravie! Un film musical, quel régal! J’ai beaucoup aimé ce film touchant, qui raconte l’histoire vraie d’un groupe de quatre filles aborigènes qui s’en va chanter pour les soldats américains au Vietnam en 1968. De la très bonne musique, de bons acteurs, un scénario qui tient la route, pas de pluie et une température tropicale, LA soirée idéale!
C’est un beau témoignage sur la situation des Aborigènes en Australie à cette époque. Il nous permet de comprendre ce que ces femmes fantastiques ont fait avec force et humour pour dépasser leur condition en saisissant la chance de leur vie. Si vous avez manqué ce film lors de sa sortie en salles en 2013, si vous aimez la soul musique, allez le voir. Il est notamment à l’affiche de l’Open Air Orange Cinema ce soir à Berne et le 28 juillet à Bâle.
Réalisateur: Wayne Blair
Distribution: Deborah Mailman Jessica Mauboy Shari Sebbens Miranda Tapsell Chris O’Dowd
Sortie: 2012
Synopsis
Australie, 1968, trois sœurs aborigènes : Gail, Julie et Cynthia et leur cousine Kay, sont découvertes par Dave, musicien irlandais au caractère bien trempé, amateur de whisky et de soul music. Dave remanie le répertoire du groupe, rebaptisé « The Sapphires » et organise une tournée dans les zones de guerre du sud Vietnam. Dans le delta du Mékong où elles chantent pour les marines, les filles déchainent les foules, esquivent les balles et tombent amoureuses.
Note du réalisateur Wayne Blair
En Australie, en 1968, le fossé racial est énorme. Les Aborigènes ont depuis peu acquis le droit de vote. Ma grand-mère est décédée en 1966… Morte dans son pays, où elle était considérée comme une étrangère.
Dans notre film, ces « étrangères » s’épanouissent dans le chant, coachées par un Irlandais, embrassant le répertoire soul, embarquées dans une tournée pour les soldats américains au Vietnam.
La musique soul est un élément essentiel du film. Ma famille a grandi bercée par les voix d’Aretha Franklin, de Marvin Gaye, de Sly and the Family Stone. La force de cette musique est qu’elle s’adresse à toutes les classes, tous les milieux. Elle est contagieuse et reste ancrée en vous.
Le film s’inspire d’une histoire vraie, une histoire qui possède toutes les qualités de gens ordinaires qui accomplissent des choses extraordinaires. Quatre femmes sexy, jeunes, talentueuses, noires et fortes, prennent une décision radicale et saisissent leur chance à pleines mains.
Une chance que ma grand-mère n’a jamais eue, mais grâce à sa ténacité et sa force, maintenant, moi, je l’ai… »Wayne Blair
La musique des années 60
Bry Jones, producteur de musique et fondateur du groupe les Rockmelons, a travaillé avec les Sapphires dans un studio pour enregistrer les morceaux de soul des années 60. Il a travaillé avec Wayne et les producteurs dès le début du projet pour sélectionner les chansons, parmi lesquelles on retrouve:
- I Heard it through the Grapevine
- I can’t help myself/Sugar Pie Honey Bunch
- Whatta Man
- Land of a Thousand Dances
« Ce qu’il y a de merveilleux dans la musique de cette époque, c’est qu’il est impossible de trouver LA meilleure chanson. Elles sont toutes plus formidables les unes que les autres » explique Bry Jones.
« Les années 60 ont été l’époque glorieuse de la musique soul, avec des chansons géniales et des chanteurs incroyables. C’était la bande sonore musicale intemporelle d’une période tumultueuse de l’histoire qui a changé la définition de la musique populaire et changé la vision de la société. Quand on enregistre ces chansons, on se rend compte de leur puissance, de leur qualité. La véritable soul n’est pas feinte, elle est à l’état pur, elle vient du plus profond de nous-mêmes et elle déménage « .
Cette quête de l’authenticité était d’autant plus difficile que les Sapphires devaient chanter devant des soldats américains au Vietnam. Il fallait donc recréer à la perfection le côté américain de la guerre : les véhicules militaires, les hélicoptères, les uniformes, les armes, etc…
Après plusieurs semaines de tournage en Australie, toute l’équipe part à Saigon. Dans cette ville qui compte pourtant 18 millions d’habitants, ils arrivent à arrêter le trafic pour tourner sur un pont en plein centre ville.
« Filmer à Saigon est une expérience unique. C’est très difficile d’y tourner, surtout un film ‘d’époque’. Lorsque nous sommes arrivés, nous avons appris qu’on était la première équipe à être autorisée à filmer depuis 10 ans, et on était probablement les premiers étrangers à faire un film sur la guerre du Vietnam ».
Les vraies Sapphires
Le film s’inspire d’une histoire vraie, celle de quatre femmes aborigènes, les soeurs Laurel Robinson, Lois Peeler et leurs cousines Beverley Briggs et Naomi Mayers.
Ces femmes Yorta Yorta, nées près de la rivière Murray, faisaient partie d’une longue lignée de frères et soeurs qui se retrouvaient très souvent pour chanter ensemble dans les années 60 et 70. Les soeurs Laurel et Lois sont parties en tournée chanter pour les troupes américaines au Vietnam, ce qui était un événement exceptionnel pour de jeunes Aborigènes, surtout quand on sait que leur peuple venait tout juste d’acquérir le droit de vote.
Les quatre femmes vivent toujours en Australie.
Source: Dossier de presse pour le Festival de Cannes 2012 – PDF
Pour en savoir plus
- The Sapphires – IMDB
- The Sapphires’ Chronicles 4 Australian Singers in the 1960s – NYTimes.com
- In conversation with the real Sapphires – Australian Geographic 2012
- Dossier de presse pour le Festival de Cannes 2012 – PDF
Disclaimer: je suis blogueuse invitée par l’Open Air Orange Cinema à Genève
Crédit photo: AlloCiné