Vous lisez des blogs, mais des livres en papier, en lisez-vous encore?
Curieux paradoxe: toujours plus de livres papier sont publiés pour un nombre de lecteurs en constante diminution. Je lis encore des livres papier, certes beaucoup moins qu’avant. Je ne me suis pas faite à la lecture de livres sur iPad et n’ai pas envie d’une liseuse. J’ai téléchargé quelques e-books, mais non, rien à faire. Dès que j’en ouvre un, je suis irrémédiablement attirée vers d’autres pages après quelques minutes de lecture. Impossible de me concentrer sur un seul ouvrage. C’est pourquoi je lis encore de livres papier quand je veux m’extraire du bruit numérique. Je ne suis pas la seule visiblement.
Le Village du Livre à St-Pierre-des-Clages fêtait cette année son 20ème anniversaire, bonne occasion d’aller le visiter. J’ai eu du plaisir à flâner dans les rues du village, à entrer dans des lieux insolites qui attiraient mon regard depuis des lustres mais où je n’avais jamais pénétré. Des milliers de livres attendaient une 2ème vie. Chineurs, amateurs de BD ou de livres pour enfants à bas prix ont trouvé leur bonheur. Je suis repartie avec un livre de poèmes de Jean-Marc Theytaz et avec deux BD de Cosey, qui signe la belle affiche de l’événement.
Un brin de nostalgie face à ce monde finissant: tant de livres, à jamais prisonniers de cartons poussiéreux faute de lecteurs ou, pour une bonne partie d’entre eux, faute de représenter un intérêt suffisant pour les (rares)lecteurs d’aujourd’hui.
Des lecteurs se sont pressés à Livres sur les quais à Morges, salon où les auteurs rencontrent leurs fans ou leurs futurs lecteurs. Chaque auteur derrière quelques piles de livres, stylo en main prêt à dédicacer leurs œuvres ou à en parler. Il y avait des vedettes: Nancy Huston, Douglas Kennedy, Marc Levy, des comédiens: Clémentine Célarié, Francis Perrin, beaucoup d’auteurs suisses connus ou inconnus, des auteurs de tous âges dans tous les genres littéraires. Je n’ai pas fait la queue pour obtenir une dédicace des vedettes, ne me suis pas pressée pour les croisières littéraires. Juste feuilleté des livres que je ne lirai jamais, acheté quelques livres et obtenu quelques dédicaces pour des cadeaux.
Ambiance cool, auteurs disponibles, beau temps, vue magnifique sur le lac, que demander de plus? Juste qu’on puisse payer les livres en €! Je déteste les étiquettes avec le prix en francs suisses masquant immanquablement le prix du livre en €. Certes, ni les auteurs, ni les libraires ne fixent les prix du livre en Suisse, mais le taux de change pratiqué par les diffuseurs est abusif, même Monsieur Prix le reconnaît!
Je suis repartie avec Numéro Six de Véronique Olmi , destiné à … une numéro Six ;-), les « Trésors d’enfance » de Marie Rouanet pour ma mère, un roman du Suisse Peter Stamm que je ne connaissais pas et que j’ai lu avec plaisir dans le train du retour, un « prix du premier roman Hôtel de Lausanne » de Thierry Dancourt avec une dédicace illisible comme il se doit ;-) Promis, j’en achèterai plus l’an prochain si Monsieur Prix arrive à briser le monopole des diffuseurs d’ici là. On peut rêver!
Merci pour votre commentaire. Effectivement, un seul livre à la fois suffit, s’il est bon ;-)
Je ne crois pas que l’industrie du livre soit en danger, car tous les arguments s’appliquant à la dématérialisation de la musique ou des vidéos ne s’appliquent pas vraiment aux livres. Un livre de poche reste aussi portable qu’une liseuse, et honnêtement, quand vous partez en voyage, avez-vous besoin de prendre l’intégrale de Marcel Proust et Victor Hugo sur votre liseuse? Un seul livre suffit ;-) Et quant au prix, à part pour les nouveautés en grand format, la différence n’est pas si grande… quand au plaisir de lecture, je vous laisse juger par vous-même.